Le gouvernement «n’a pas à ce jour l’objectif» d’étendre l’interdiction des chaudières au gaz aux logements anciens alors que les constructions neuves n’ont progressivement plus droit d’en installer, a indiqué mardi le ministre délégué chargé de la Ville et du Logement Olivier Klein.

«L’objectif qui est le nôtre est de produire une énergie la plus décarbonée possible (...) mais il n’y a pas à ce jour d’objectif d’interdiction de la production de chauffage et de l’eau chaude sanitaire dans le logement ancien», a indiqué M. Klein à l’Assemblée nationale, lors de la séance de questions au gouvernement. «C’est un travail que nous devons mener collectivement avec l’ensemble des acteurs et des fournisseurs pour être équilibré, mais en nous tenant à l’objectif de décarbonation qui est le nôtre», a-t-il ajouté.

Le ministre était questionné par le député du Morbihan Paul Molac sur la possibilité que le gouvernement interdise le renouvellement des chaudières à gaz dans les logements anciens, une perspective qui inquiète les industriels du gaz, le monde agricole et le secteur du bâtiment. Dans une telle hypothèse, a estimé le parlementaire centriste, cela obligerait à remplacer le parc de chaudières à gaz par des pompes à chaleur, un équipement plus cher, rempli de composants fabriqués en Asie et dont l’usage démultiplierait massivement les besoins en électricité tout en menaçant l’essor de la production française de biogaz.

Une interdiction dans les maisons neuves

«De nombreux agriculteurs ont investi dans la méthanisation, donc dans la production de gaz vert directement injecté dans les réseaux», a-t-il rappelé, interrogeant le gouvernement pour savoir si à terme, le gaz vert sera «purement et simplement abandonné». «Aujourd’hui, le bannissement du gaz ne concerne que le neuf, mais qu’en sera-t-il demain? La filière s’inquiète, les discussions au plus haut niveau laisse à penser que leur renouvellement pourrait être interdit lors du renouvellement dans les bâtiments anciens», a souligné le député.

La France a consommé 450 TWh de gaz en 2022, essentiellement pour le chauffage des bâtiments et constitué à 98% de gaz fossile acheté à l’étranger. Depuis le 1er janvier 2022, la réglementation interdit les solutions de chauffage exclusivement au gaz dans les maisons neuves. L’interdiction s’imposera aux logements collectifs en 2025, date à laquelle seules des solutions hybrides seront autorisées, intégrant une pompe à chaleur électrique ou un chauffe-eau thermodynamique.