Passoire énergétiques, les propriétaires ne sont pas préssés de vendre !
Les interdictions de location de passoires énergétiques, dont le calendrier s'étire jusqu’en 2034 pour les logements avec un DPE E, n’ont guère pressé, l’an passé, les propriétaires bailleurs à se défaire de leurs biens immobiliers. En effet, la part de ces logements énergivores dans les ventes totales est restée stable par rapport à 2021.
On les pensait nombreux à vouloir se débarrasser de leur passoire énergétique. Or, il n’en est rien. Alors que les interdictions de location des biens immobiliers énergivores sont installées dans le calendrier depuis janvier 2023 (interdiction de renouvellement des baux pour les logements avec un diagnostic de performance énergétique G+), leurs propriétaires font encore preuve d’un certain attentisme.
Quelle décote pour les passoires ?
En effet, les biens avec un DPE F et G (considérés donc comme des passoires) n’ont représenté, en 2022, que 8 % des mises en vente en France.
Et parmi les principales raisons de ne pas vendre figure la décote du bien. Car, d’après les calculs, les logements F et G ont été vendus, l’an passé, 10 % moins cher que la moyenne. Toutefois, dans certaines villes, « on n’observe aucune décote de prix, , voire des valeurs plus élevées que la moyenne. » C’est le cas à Bordeaux, Rennes, Bastia, Angers et Orléans.
Dans ce tableau, Paris fait toutefois figure d’exception. Tout d’abord au niveau de la décote, moins forte qu’ailleurs en France, soit -3 %. Aussi, les ventes de logements classés F et G dans la capitale ont concerné, l’année écoulée, 21,6 % des transactions, soit une progression de 8,3 points versus 2021.
Mais rien d’illogique à cela. Paris est caractérisée par un parc de logements ancien, et « les travaux de rénovation [y] sont plus compliqués à effectuer qu’ailleurs car la majorité des biens est en copropriété. »
Par ailleurs, on notera que le bassin méditerranéen et l’Occitanie semblent, pour le moment, moins concernés par les mises en vente de passoires thermiques, car elles ont concerné moins de 8 % des transactions réalisées l’an passé sur le territoire.